Nox Orae, 10e édition

Nox Orae est un festival de musiques actuelles à taille humaine, proposant une programmation en dehors des autoroutes de la musique commerciale. C'est face au lac Léman dans l'écrin de verdure du Jardin Roussy à La Tour-de-Peilz (VD), que Nox Orae vous accueille pour trois soirées de musiques amplifiées. Le festival célèbre sa dixième édition en 2019.
Le concert de Farai initialement prévu pour la soirée du samedi est annulé, pour une raison indépendante du festival (annulation de la tournée européenne de l'artiste): les horaires sont disponibles sur les réseaux sociaux et sur le site internet du festival.

Jeudi 29 août:
Deerhunter (US)
Low (US)
Die Wilde Jagd (DE)
Hyperculte (CH)

Vendredi 30 août:
The Flaming Lips (US)
Deerhoof (US)
Viagra Boys (SE)
Sun Cousto (CH)
Dj set Pat V (CH)

Samedi 31 août:
Spiritualized (UK)
Holy Motors (EE)
+ special guest Anton Newcombe (US)
The Psychotic Monks (FR)
Mount Kōya (CH)
DJ set Anton Newcombe (US)

Âge minimum:
Les jeunes de moins de 16 ans doivent être accompagnés par un adulte. Les enfants jusqu’à 14 ans et accompagnés d’un parent ont l’entrée offerte. Les prix indiqués sur le site du festival n’incluent pas les taxes.

Personnes à mobilité réduite:
Nous demandons aux personnes en chaise roulante et leur accompagnant de nous contacter en amont du festival à l'adresse info@noxorae.ch. Nous vous informerons alors des modalités d'accès.

Prélocations disponibles jusqu'à 16h00 le jour du concert (ex: les préventes pour le jeudi sont disponibles jusqu'au jeudi 29 août à 16h00, etc.). Passé cette heure, les billets journaliers seront disponibles à la caisse du soir (portes dès 18h00).

Festival Outdoor Alternative Experimental Pop Rock

See the official website

Thursday 29 August 2019 - Saturday 31 August 2019

Organized by: Nox Orae
Share on:
Nox Orae, 10e édition

Jeudi

Nox Orae

Deerhunter (US)

Connu par la plupart depuis 2007 avec l’album Cryptograms, Deerhunter nous revient en grande force cette année avec Why Hasn’t Everything Already Disappeared?, opus au titre paradoxalement nihiliste et plein d’espérances. Interrogé récemment, son leader charismatique, Bradford Cox confie : « Cet album ressemble à un corps réanimé ou à une voiture qui se conduirait toute seule et qui partirait en vrille. Il y a quelque chose de pas naturel là-dedans ». Pourtant, il semblerait qu’il y ait toujours eu chez Deerhunter une oscillation entre la froideur et la chaleur, entre la puissance et la douceur. Une comptine hantée qui ne ménage pas l’enfant qui sommeille encore en nous. On peut faire confiance au groupe d’Atlanta et à leur très riche répertoire (7 albums, sans compter ceux d’Atlas Sound, projet parallèle de Bradford Cox) pour emmener le public quelque part dans la Twilight Zone.

Low (US)

Double Negative est un disque unique, une pièce maîtresse dans la discographie de Low. La dernière (dé)construction musicale du groupe sortie l’année passée prouve à nouveau que le trio de Duluth, Minnesota, évolue en dehors du cadre, libéré de toute contrainte pour mieux réinventer une sphère qui lui est propre. Mélancolique, empreinte de tendresse et de beauté, la musique des Américains est épurée au maximum, laissant la place à l’émotion vraie. Exacerbés par un travail sur le son rarement égalé, où les machines s’acharnent et décharnent, les chansons de Low se font à la fois douces et rêches, comme pour mieux célébrer l’urgence d'une abnégation salvatrice. Après plus de 25 ans d’activité et 12 albums au compteur, les Américains prouvent à la face du monde que le rock est loin d’être figé, que talent et longévité sont compatibles avec expérimentation et créativité.

Die Wilde Jagd (DE)

Originaire de Düsseldorf, Die Wilde Jagd puise son inspiration dans le krautrock national et dans la musique électrique. Fasciné par l’eurodance des années 90, Sebastian Lee Philipp, la tête pensante du groupe, ne s’impose aucune frontière, donnant naissance à un son unique issu de la maltraitance de claviers analogiques et d’expérimentations musicales sans compromis. Après un premier album éponyme en 2015 sorti sur le mythique label Bureau B, Die Wilde Jagd – la chasse fantastique, en français – est revenu l'année dernière avec un nouveau disque, Uhrwald Orange, qu'il définit comme "un lieu de rêves et de sons, avec sa propre notion du temps". Nul doute que son groove métronomique, telle une litanie cathartique, ensorcellera le Jardin Roussy et le transportera au coeur de cette battue féérique.

Hyperculte (CH)

Hyperculte est une entité bicéphale du genre sauvage. Derrière ce patronyme peu commun se cachent Simone Aubert (Massicot) et Vincent Bertholet (Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp). La première officie frénétiquement derrière une batterie trafiquée, flanquée d'une guitare disposée à l'horizontale et de divers effets que la musicienne maltraite en jouant du micro. Le second apprivoise une contrebasse amplifiée et la fait chanter en boucle, activant en parallèle d'improbables boîtiers aux sonorités des plus psychédéliques. Entre post-punk expérimental, krautrock perché et réminiscences techno, Hyperculte organise une transe contagieuse, organique et toujours bienveillante. Depuis 2016, le duo parcourt l’Europe et commence à être considéré comme une des paires les plus déjantées du circuit. Ces deux ouvriront le festival dans une ambiance survoltée à l’énergie salvatrice.

Vendredi

Nox Orae

The Flaming Lips (US)

« Do you realize?? » chantaient The Flaming Lips. Groupe inclassable et figure majeure de la scène alternative, les Américains entremêlent psychédélisme et univers dada en sortant des albums hétéroclites depuis plus de 35 ans. « Il faut les avoir vu sur scène avant de mourir ! » disait l’autre. Menée par le magnétique Wayne Coyne, la bande d’Oklahoma City navigue avec élégance entre une pop technicolor, des balades expérimentales, des reprises rock assaisonnées et parfois des sonorités électroniques, comme sur l’album Oczy Mlody (2017) où le groupe dit se situer « entre Syd Barrett et A$AP Rocky ». Proposant un regard surréaliste sur le monde, les musiciens s’aventurent dans des projets artistiques toujours surprenants. 2019 marque les 20 ans de leur neuvième album The Soft Bulletin, mais aussi la sortie au printemps de King’s Mouth avec la participation, entre autres, de Mick Jones des Clash. The Flaming Lips : une évidence culte et spectaculaire pour célébrer une 10ème édition !

Viagra Boys (SE)

Si la Suède squatte régulièrement le top ten des pays les plus heureux du monde, c’est peut-être grâce à son faible taux de densité de population et à ses meubles en kit. C’est aussi et certainement la richesse de la scène musicale du royaume qui contribue à l’incommensurable bonheur de ses sujets. Nouvelle coqueluche de la scène de Stockholm, Viagra Boys est LE phénomène électrique qui retourne l’Europe. Emmené par Sebastian Murphy, ex-petit délinquant élevé en Californie et reconverti dans le tatouage­, le groupe chronique, selon le New Noise magazine, « l’illusion de la réalité et de l’absurdité de l’existence » dans un premier album qui tabasse et rugit à grand renfort de saxophone en roue libre. Inventif, nerveux et métissé, le post-punk de Viagra Boys est tendu comme une arbalète qui groove avec démence.

Deerhoof (US)

Après une prestation mémorable en 2015, Deerhoof revient à Nox Orae. Le groupe qui a la médaille d’or de la bonne humeur de toute l’histoire du festival, a sorti en 2017 son 20ème album (quasiment autant que Motörhead, mais la comparaison s’arrête là), intitulé Mountain Moves. Une mention tout à fait honorable dans une scène indie-rock où les groupes surfent parfois sur une mode avant de disparaitre dans les limbes. Depuis 1996, le groupe de San Francisco semble suivre son propre sillon et ne cesse d’épater par sa fraîcheur et sa savante légèreté. L’esthétique et l’éthique Do It Yourself sont ce qui définirait le mieux un groupe qui embrasse toutes les étapes de la création musicale, de la composition au mastering. Plus tonique qu’une session d’aérobic, Deerhoof maintiendra le public en haleine, lui permettant de garder la cuisse ferme.

Sun Cousto (CH)

Isumi Grichting aka Panzer Souchon et Julie Bugnard aka Ultrabalase sont Sun Cousto. Un duo de raconteuses de la Riviera qui surfent sur le lac parfois mouvementé du punk ou plus calme de la dream pop. Rythmées à coup de batterie et de guitare, leurs histoires parlent d’animaux marins, de satanisme, de parents drogués, de garçons qu’elles aiment et d’amitié. Leurs mélodies entêtantes se mêlent aux hurlements qui retentissent et font écho contre les parois rocheuses : « Jesus can’t surf ! ». Une brise venue du Mont Rainier, visible de Seattle quand il n’est pas plongé dans la brume, a traversé les continents et l’océan pour s’engouffrer dans leurs compositions. Il y a l’héritage mélancolique du grunge chez Sun Cousto, alors que les deux amies n’étaient pas nées quand In Utero sortait.

Samedi

Nox Orae

Spiritualized (UK)

Spiritualized aka J. Spaceman aka Jason Pierce a fait un splendide retour en 2018 avec And Nothing Hurt, album poignant enregistré seul dans une chambre londonienne. On peut avoir, à choix, une larme à l’œil ou des papillons dans le ventre à l’écoute de « A Perfect Miracle » — titre d’ouverture — tant on entend les réminiscences de Spacemen 3, mais surtout de l’ouverture du classique Ladies And Gentlemen We Are Floating in Space. L’espace, c’est la fixation de Jason Pierce, musicien talentueux qui semble tourner en orbite de manière obsessionnelle autour l’idée de créer LA chanson planante parfaite. Qu’il soit seul dans sa chambre ou accompagné d’un magistral orchestre sur scène, Spiritualized manie l’infiniment petit à l’infiniment grand en opérant une construction musicale par couches successives qui nous emmène au-delà des galaxies jusqu’au point de non-retour.

The Psychotic Monks (FR)

Tout s’est vite enchaîné pour The Psychotic Monks. Après un premier album sorti en 2017, les quatre Parisiens cumulent les dates, enregistrent un live pour KEXP aux Trans Musicales de Rennes et commencent à tourner hors de France. Se réclamant aussi bien de la période expérimentale de Pink Floyd que de la bizarrerie de Faust ou de l’urgence des Stooges, les moines psychotiques signent des hymnes rock à l’obscurité obsédante, à l'image de « It's Gone », véritable tube en puissance. Emprunt d’une effervescence torturée et maîtrisée, le groupe appuie là où ça fait mal. Sorti en mars dernier, Private Meaning First touche par sa subtilité et par sa justesse. Ce nouveau disque recèle de trésors mélodiques, lorgnant vers le post-punk à tendance psychédélique teinté de dissonances industrielles. Épileptiques et dark, The Psychotic Monks viendront écrire leur poésie du chaos.

Mount Kōya (CH)

Après de nombreux voyages et un premier album en 2018, Mount Kōya a resurgi au début de l’année avec un second opus, toujours autoproduit, nommé Rei (“esprits” en japonais), un album concept dépeignant le périple d’un explorateur s’aventurant aux confins de six contrées. Pour son vernissage, les cinq Veveysans se sont entourés d’une dizaine de musicien.enne.s et ami.e.s. Dès lors, une nouvelle exploration psychédélique a débuté : « Expérience mystique des forêts de l’Est aux eaux glacées du Nord en passant par les terres sacrées des peaux rouges. S’enfoncer dans les dunes de l’Orient et explorer les collines australes. » Tel est le voyage musical proposé par Mount Kōya, qui se déplace désormais uniquement en tribu. Dorénavant accompagnés des synthétiseurs analogiques de Flammkuch, des percussions de Yann Hunziker et du sitar de Tim Dorsaz, les Veveysans convieront peut-être d’autres de leurs « joyeux lurons » pour fêter la nuit du rivage avant le coucher du soleil.

HOLY MOTORS (EE) + special guest Anton Newcombe (US)

À gauche, Holy Motors, jeune groupe planant et nostalgique, en provenance de Tallinn, Estonie. À droite, Anton Newcombe, compositeur, multi-instrumentiste et producteur aux trente ans de carrière, Californien installé à Berlin, figure de proue du Brian Jonestown Massacre. Une réunion improbable ? Pas vraiment. Ce concert unique, orchestré pour célébrer les 10 ans de Nox Orae, est le point d'orgue d'une rencontre et d'une collaboration berlinoise s’inscrivant dans la logique des récents projets de l'Américain (« l’Épée » avec Emmanuelle Seigner et The Limiñanas ou encore Tess Parks). Selon Newcombe, Holy Motors est la quintessence du son qu’il veut écouter en 2019: un folk rock rêveur, intense et passionné, plongé dans un tempo narcotique. Un moment privilégié qui ne manquera pas de transcender le public du Jardin Roussy!