Antigel 2020
Plus fédérateur que jamais et porté par l’enthousiasme sans cesse renouvelé de ses 50’000 spectateur•trice•s, Antigel rassemble les publics, mélange les disciplines et valorise le patrimoine culturel de toute la région depuis ses débuts en 2011 en proposant trois semaines intenses de safari culturel à travers 23 communes genevoises et étendu au Grand Genève. Musique, danse, théâtre, clubbing, afterwork, sport et créations pluridisciplinaires : tout un programme déployé aux quatre coins du canton, faisant de Genève la ville la plus givrée et animée de toute la Suisse. Du 24 janvier au 15 février 2020, Antigel fêtera ses 10 ans avec toujours plus de projets fous et de fêtes emblématiques !
Kevin Morby + 1ère partie : Night Shop
KEVIN MORBY
Le leader de la nouvelle génération américaine d'indie rock voyage en solitaire jusqu'à Antigel.
Il est tellement facile à chaque nouvelle sortie qu'on le croirait capable d'écrire un standard à chaque respiration et de nous pondre un album parfait tous les mois. Mais Kevin Morby arrive à se contenir, même s'il nous a déjà livré cinq longs formats depuis 2013. C'est certes beaucoup, mais systématiquement merveilleux d'évidence et d'inspiration, on cherche toujours une chanson à jeter, et on sait qu'on ne trouvera pas. Sa musique sent suffisamment la terre pour qu'on comprenne qu'il vient du Missouri. Mais elle est bien décrottée à la vie citadine de Los Angeles, et sa production unique fait qu'elle sonne à la fois roots et contemporaine. Et cette voix qui aspire les grands espaces... On l'avait pris en pleine face avec sa sublime complainte de neuf minutes (Harlem River, 2013). Depuis, il frappe toujours aussi fort et juste, avec notamment son grandiose dernier essai paru cette année (Oh My God).
Angel Olsen + 1ère Partie : Hand Habits
ANGEL OLSEN + 1ÈRE PARTIE : HAND HABITS
Grosse montée en gamme chez la jeune Américaine, qui vient de livrer cet hiver l'album le plus bouleversant de sa carrière.
C'est un tremblement de terre qui vient de frapper le Missouri et dont les répliques vont s'étendre un peu partout dans le monde : Angel Olsen vient de se réinventer avec All Mirrors, un album surpuissant empreint d'une énigmatique cinégénie et traversé par des morceaux vastes et luxuriants. Tout le disque joue le contraste entre des sons synthétiques et le lyrisme d’un orchestre d’une douzaine de cordes. La voix d’Angel Olsen domine, on se laisse engloutir dans des passages. À chaque fois, on entre dans un univers fantastique, avec elle, entourée de fantômes. Une vraie prise de risque et une réussite totale pour la jeune Américaine, après trois excellents albums. Ce ne sont pas seulement de nouveaux horizons qu'elle ouvre avec un tel chef d'œuvre, mais bien le champ de tous les possibles.
Ride + 1ère partie : Crushed Beaks
Ride + 1ère partie : Crushed Beaks
Les cultissimes Anglais d'Oxford ont trouvé le secret de la jeunesse éternelle. En studio, où les fondations n'en finissent plus de trembler, comme en live, pour secouer même les plus blasés des fans des 90’s.
Vous êtes nés trop tard pour avoir pris la vague en pleine face ? Alors on vous raconte : au début des années 90, Ride lâche deux albums façon ondes de choc (Nowhere et Going Blank Again) construits sur des murs de guitares totalement décapants, à tel point qu'Oasis s'est jeté sur le guitariste Andy Bell pour l'embaucher à la première opportunité. De quoi subir des acouphènes pour l'éternité. Après un silence d'une vingtaine d'années, le temps pour tout le monde de se remettre, les cavaliers d'Oxford sont revenus avec deux autres longs formats, comme si l'horloge s'était arrêtée, avec la même volupté mélodique. Le chaos est garanti au bord du Léman cet hiver : comment survivre à l'intro tellurique de Leave Them All Behind ? Grâce à leurs performances live à l'enthousiasme intact .
DEVENDRA BANHART
Devendra Banhart
Le Texan de naissance et Vénézuelien de cœur s’aventure depuis bien des années sur les rives du folk mystique, de l’americana insolite et du rock latino-américain. Avec son dixième album, il fait un pas de plus dans nos cœurs.
À son apparition à l’aube des années 2000, cheveux christiques à l’appui, Devendra Banhart fit figure de messie néo-folk. Vingt ans après, sa palette sonore décuplée et son instrumentarium musclé, l’artiste s'impose déjà comme le référent d'une ère folk 3.0. Sur son nouvel album Ma, conçu comme un hommage à la maternité, il chante en espagnol, en anglais et en japonais (Kantori Ongaku), premier extrait de l’opus composé en l’honneur du Japonais Haruomi Hosono, véritable légende de la pop expérimentale. Le mariage avec Antigel était évident et ce sera probablement le concert événement de l'édition 2020.
EXPLOSIONS IN THE SKY + 1ère partie : DAN DEACON
EXPLOSIONS IN THE SKY
Alerte voyage en cinémascope au programme d'Antigel, où il est ici question d'évasion, de déambulation au milieu des étoiles, et même de réinitialisation cosmique.
Explosions in the Sky s’est imposé comme l’une des formations phares de la scène post-rock, conciliant un goût pour les climats saturés et une orfèvrerie mélodique. Électrique et onirique, puissant et élégant, le rock instrumental du groupe texan doit autant à la furie sonique de Mogwai qu’aux symphonies cathartiques de Godspeed You! Black Emperor. Chacun de leurs albums donne l'impression d'embarquer dans un planeur condamné à voguer éternellement au-dessus de la vie quotidienne. C'est de la haute horlogerie : une sensation jubilatoire, du rêve à chaque mesure, des grands paysages qui défilent. Et les voir sur scène, c'est comme entrer dans une cathédrale, s'arrêter de respirer pour se laisser dériver dans une transe méditative.
DAN DEACON
Le producteur-compositeur-homme orchestre poursuit son voyage spatial en absurdie électronique. Prochain arrêt : Genève, pour une délicieuse première à Antigel.
Voilà quinze ans qu'il ne cesse de se renouveler pour garder le statut enviable de compositeur « expérimental », une étiquette qui se décolle très vite quand on n'a pas les moyens de ses ambitions. C'est dire la créativité de Dan Deacon, éternel jeune producteur multi-casquettes de Baltimore, une ville qui n'arrêtera jamais de nous surprendre avec son réservoir de musicien·ne·s. Doit-on vraiment parler d'électronique ici ? Plutôt de deaconique, et tant pis si le néologisme sonne creux : ce son synthétique qui réussit l'exploit de rester cohérent tout en ne ressemblant à aucun autre n'appartient qu'à lui. Nouvelle démonstration à venir fin janvier avec son album Mystic Familiar (Domino), et nouvelle claque à prévoir sur scène pour Antigel, tant le jeune homme est inspiré et vivant quand il se retrouve face à un public.
TONY ALLEN & JEFF MILLS +1èRE PARTIE : AMAMI
TONY ALLEN & JEFF MILLS
Quand deux pionniers décident d'unir leurs forces, ça donne une collaboration explosive, un miracle rythmique, et l'invention d'un style à nul autre pareil.
Le premier, force aux ancien·ne·s, est le père de l'afrobeat. Il tente parfois de s'en défendre du haut des 79 ans et de sa jeunesse éternelle, mais Fela l'a lui-même adoubé (« sans Tony Allen, il n'y aurait pas d'afrobeat ») et Brian Eno l'a élu plus grand batteur de l'histoire. Sa signature rythmique est inimitable, faite de délicatesse déchaînée et de douceur envoûtante.
Le second, Jeff Mills, s'est lui aussi posé dans la légende bien avant ses 56 ans : celle d'un producteur compositeur hors normes de Detroit, l'un des plus inventifs de l'histoire de la techno (Final cut, avant d'être un logiciel, c'était surtout une machine à faire danser au bout de la transe à la fin des années 80). Ensemble, les deux hommes ont sorti l'an dernier l'album Tomorrows Comes The Harvest. « On travaille ensemble pour produire quelque chose de plus grand que nous deux », disait Jeff Mills. Bien vu : chacun amène sa touche pour un mélange de mélodies, de boucles synthétiques et de rythmes qui nous font voyager en planeur virtuose. Avec la certitude de nous percher encore plus haut en live.
ASGEIR + 1ère PARTIE : La Colère (ch) / Benjamin Amaru (ch)
ASGEIR
Retour aux sources pour le jeune artiste islandais, avec un troisième album sidérant de beauté acoustique. Un éclair d'un autre monde qui prend encore plus de volume sur scène.
D'abord, on dit merci à son corps de l'avoir lâché alors qu'il enfilait les lancers de javelots sur sa plage du nord de l'île (il détient toujours le record national dans la discipline). Ambitions olympiques contrariées, carrière rangée, Ásgeir Trausti a empoigné sa guitare pour ne plus la lâcher. Il a appris à aimer sa voix sur un fil qui jamais ne cède, à exploiter au mieux un sens de la mélodie bouleversant, et s'est même résolu à traduire ses chansons en anglais (merci au multilinguiste John Grant) pour toucher un public plus large. Ásgeir colle à tous les fantasmes de la scène islandaise, et ne comptez pas sur nous pour les arracher : le voir sur scène, c'est pleurer à l'écoute d'une langue qu'on ne comprend pas, c'est entamer une sieste éveillée lové dans un tapis de mousse vierge, c'est communiquer sans parler avec les elfes.